L'Edito du Président du Registre des Ostéopathes de France
[ 08-01-2015 ]




Nous vivons actuellement un moment historique pour notre profession. La réforme de la formation en ostéopathie est terminée, les décrets et les arrêtés ont été publiés au Journal officiel ce dimanche 14 décembre 2014.




L’aboutissement de ces négociations menées dans le cadre de l'Unité pour l’Ostéopathie (UPO) est le fruit d’une longue bataille et instaure, grâce à la volonté du Ministère, la formation initiale à 4860 heures (bien au-delà des recommandations de l’OMS : 4200 heures) avec des conditions d'enseignement qui permettent d’améliorer la qualité et la sécurité de la prise en charge des personnes recourant à l’ostéopathie. (cf. actu du http://www.osteopathie.org/268-journal-officiel-du-14-decembre--1-decret--2-arretesEE.

Outre le Référentiel formation destiné aux écoles, est publié le Référentiel compétence et activité. Tous deux précisent les premières bases de ce que pourrait devenir notre profession.

 Le Registre des Ostéopathes de France (R.O.F.), créé en 1981 par Robert PERRONNEAUD FERRE (dont nous venons de fêter les 90 ans) fixe les conditions d’admission de ses membres, les DO MROF, suivant deux principes fondamentaux :

  •  Académique : un haut niveau de formation  
  • Exercice : pratique exclusive de l’ostéopathie

 Ces critères sont des choix politiques décidés dans une logique de construction de la profession ; et sont représentés par le label DO MROF.

 Nous sommes toujours dans cette dynamique.

 Il aura fallu bien du courage à mes prédécesseurs pour penser ce modèle et s’y tenir.

Il aura fallu du courage aux premiers directeurs d'école, dès la fin des années 80, début 90 pour former les premiers ostéopathes selon le format bac plus cinq ans.

Ces décrets entérinent le fait sociétal : en effet, sur les 20 000 porteurs du titre, 11 000 ostéopathes exercent de façon exclusive. Actuellement, la majorité des formations dispensées correspondent à ce format. 

Le législateur vient de valider aujourd'hui ce modèle comme une évidence.

 L'UPO a joué un rôle considérable comme force fédératrice dans le cadre de cette réforme de la formation en ostéopathie. La mission de l'Unité Pour l’Ostéopathie était de tenir un discours commun pour les ostéopathes exclusifs dans le cadre des travaux de réingéniérie. Sa mission est aujourd'hui terminée. Nous devons donc trouver un nouveau rassemblement pour passer à la deuxième phase : la profession.

Ainsi, inventons un nouveau cadre afin de préparer au mieux les enjeux de demain (la profession). Un nouveau cadre sous forme de système de gouvernance efficace et efficient autour des valeurs que nous défendons avec l'ensemble des acteurs de l’ostéopathie. Ainsi nous souhaitons mettre en commun ce que nous avons en commun. 

La Déontologie est la vocation, le modus vivendi du Registre des Ostéopathes de France.

Ce point ne semble cependant pas faire consensus auprès de certains syndicats. Malgré cette divergence nous devons continuer à œuvrer pour la cohésion professionnelle et l'unité.

Nous proposons à l'ensemble des syndicats et des acteurs du monde de l'ostéopathie de mener ensemble des actions concrètes et structurantes.

 Nous pourrions, par exemple, dans le domaine de la responsabilité civile professionnelle unir nos moyens afin de négocier ensemble des conditions assurancielles qui défendent la profession, avec des tarifs attractifs.

Par ailleurs, nous continuons la structuration du Registre des Ostéopathes de France.

 Notre  projet est d'aider les jeunes diplômés à entrer dans notre profession. La gratuité d'adhésion au Registre les premières années (sous certaines conditions) puis une montée progressive du montant des cotisations sont une aide précieuse destinées à faciliter l’intégration professionnelle. C'est bien le principe de solidarité qui se met en place.

 De plus en plus, les anciens tendent la main aux plus jeunes et cette solidarité intergénérationnelle renforce et renforcera la cohésion. Étendons maintenant cette confraternité en transmettant le cœur même de notre métier. Le Savoir et le Savoir-faire acquis dans les écoles doivent se compléter par le Savoir-être.

Profitons de l'expérience acquise par les moins jeunes d'entre nous pour transmettre la plus-value de notre métier : les acquis de l’expérience.

C’est dans cet esprit que nous allons formaliser et développer ce qui fait une des spécificités du Registre : le service aux adhérents et la cohésion professionnelle.

  •  Comment agir face un problème administratif ?
  • Comment réagir face à une difficulté professionnelle ?
  • Vers qui se tourner pour partager ses expériences professionnelles, échanger sur sa pratique ?

 C'est à l’ensemble de ces questions que nous souhaitons répondre.

Ce grand projet sera opérationnel dès janvier 2015.

 Le nouveau format de l'assemblée général instauré depuis quelques temps connaît un succès grandissant. Outre la festive soirée de gala du vendredi soir, l’assemblée générale et les obligations statutaires concentrées le samedi matin permettent de partager et d’échanger autour de l’ostéopathie en présence d’intervenants de qualité le samedi après-midi. Le traditionnel Forum de discussion pré-assemblée s'est enrichi avec le Forum du livre ostéopathique et le Forum des associations. C'est avec un grand bonheur que nous recevons de plus en plus d'ostéopathes passionnés et notamment des jeunes soucieux d'œuvrer pour l’avenir.

Nous allons réinvestir le champ politique de manière beaucoup plus claire et efficiente.

 Un des objectifs est de déclencher des négociations sur la profession d'ostéopathe. Pour cela, nous avons besoin de votre aide. La déontologie et les moyens de la faire appliquer sont le cœur du métier et la raison d’être du Registre. Les investissements, en termes de structuration et de formation pour l'application de la déontologie, doivent s’appliquer au plus grand nombre.

 Intégrons cette structuration professionnelle dans un système de gouvernance efficace et reconnu. Les élus des conseils inter-régionaux fournissent un travail exemplaire. L’évolution du Code de procédure témoigne des expériences vécues de l'application de la déontologie. C'est ce que reconnaissent notamment certains juges d'instruction qui aujourd'hui s’appuient sur les textes du Registre lors de litiges impliquant des ostéopathes. Cette action concrète mise en place depuis plusieurs années, est réévaluée biannuellement. La prochaine rencontre aura lieu au mois de mars.

L’action politique est de proposer ce système comme “système de régulation de la profession”. Il s’agit de protéger les patients, les ostéopathes et aussi la diversité et la liberté extraordinaire de la pratique ostéopathique.

 Nous devons faire preuve de  pédagogie pour dire ce que nous sommes et ce que nous faisons.

 C’est pour répondre à ces objectifs, que nous allons mettre en place plusieurs actions, en voici quelques unes:
 Un film est en préparation sur l’application de la déontologie.

  • le prochain colloque dont le thème est : “Du savoir, Savoir-faire au Savoir-être ; de la formation au métier d’ostéopathe” aura lieu le 6 juin prochain à Lyon

D’autres projets sont à venir...

L’ostéopathie est en plein changement. Je pense souvent aux espoirs qu’ont eu nos prédécesseurs alors qu’ils étaient poursuivis pour exercice illégal de la médecine. Aujourd’hui l’ostéopathie par la reconnaissance des patients a cassé le monopole médical et l’ostéopathe est un praticien de première intention, nous avons un haut niveau de formation avec un niveau Bac + 5. A nous maintenant d’instaurer une profession et une intégration dans le parcours de soins du patient.

 Le Registre des Ostéopathes de France, dans sa logique de projets, continue d’investir pour l'Ethique, la Déontologie et l’Expertise, dans le respect des pratiques en toute confraternité.

Le Conseil national, l’ensemble des élus, ainsi que nos trois assistantes vous souhaitent de bonnes fêtes de fin d’année.

 Ensemble construisons notre profession,

 Ensemble Portons l’avenir de l’ostéopathie.

François OTTAVI MENAGER

Président du Registre des Ostéopathes de France