L’Ostéopathie belge sollicite et invite le R.O.F.
[ 04-05-2018 ]

C'est dans le cadre du premier colloque organisé par l'Union Professionnelle des Ostéopathes de Belgique (UPOB) et le BVOB dans sa version flamande, que le Registre des Ostéopathes de France, invité pour cette occasion, est allé rendre visite à nos collègues belges à Bruxelles, le 28 avril 2018. 

Deux représentants du R.O.F. ont donc participé à cet évènement.  

L'accueil chaleureux couplé à une haute confraternité, a parfaitement introduit la qualité exceptionnelle de ce colloque. 

En effet, le siège de la KBC (société d’assurance et de prévoyance belge), berceau de l'évènement, d'une rare et majestueuse élégance, a accueilli des intervenants spécialisés, reconnus, de haut niveau de pertinence pour notre discipline. 

L'orchestration assurée par Andrea CROONENBERGHS, connue des téléspectateurs belges, permet d'introduire Damien THIERY et Nathalie MUYLLE, tous deux députés et membres du parlement de Belgique. Ces derniers ont présenté les enjeux et le parcours de l'ostéopathie dans les débats politiques depuis la loi COLLA de 1999. 

Forte de près de 1900 praticiens (dont 1250 sont membres d'une association socio-professionnelle), l'ostéopathie en Belgique jouit d'une satisfaction incontestable pour 90% des patients. La députation en a pleine conscience. 

Les problématiques récurrentes de divergences entre la Wallonie et les Flandres administrées différemment, la notion holistique discutée, ne remettent pas en question que le patient doit, impérativement, être pris en charge en toute sécurité. L'ostéopathie sur prescription médicale ou non, exclusive ou non, ne doit pas bafouer le libre choix du patient pour un praticien. 

Le monde politique belge a plus ou moins mis de côté les débats sur l'ostéopathie, eu égard aux aléas de la situation économique du pays : entre des phases d'immobilisme et d'activité prononcée, la tendance, à ce jour, reste de ne pas précipiter une décision qui ne serait pas satisfaisante pour l'ensembles des acteurs. La prochaine législature reprendra dans quelques mois, les débats suspendus à ce jour. 

La KBC, société d'assurances, de placement et de prévoyance, qui nous accueille, nous a présenté l'éventail de ses services dédiés aux professionnels de soins et de santé, par l'intermédiaire de Fernke DECLERCQ, directrice du développement marketing, 

Chargé des statistiques et des prévisions budgétaires pour la Mutualité Sociale Belge (MSB), le Docteur Bart DEMUYTTENAERE nous a expliqué les limites des marges de remboursement des actes d'ostéopathie. L'ostéopathie est-elle une malédiction ou une bénédiction ? La MSB rembourse 120 000 quittances par an à raison de 10€ par unité. Il en a conclu qu'environ 24 000 assurés auraient bénéficié de soins d'ostéopathie remboursés. Mais que potentiellement ce serait 690 000 patients qui pourraient en bénéficier sous certaines conditions. Mais comme les frais de santé ne peuvent pas être extensibles mais sont partagés entre les différentes disciplines, il nous a suggéré qu'une piste de réflexion serait une forme de "nomenclaturisation" des soins d'ostéopathie... Devons-nous sectoriser les actes d'une discipline holistique ? 

Lorsque les Docteurs Anja DESOMER et Pascale JONCKHEER sont venues exposer les travaux réalisés sur un plan de traitement adapté aux patients lombalgiques, c'est une formulation pragmatique d'économie et de mutualisation de compétences professionnelles qui s'est développée. Cet itinéraire de soins basé sur ce guide de pratique clinique couplé aux résultats statistiques, est consultable sur le lien http://lombalgie.kce.be 

John-John DOHMEN confrère belge et pas moins sportif de haut niveau est venu argumenter les bienfaits de son art dans son cadre d'activité et a été rejoint par Jef NEVE, pianiste professionnel. Ce dernier nous a gratifié de quelques minutes musicales enveloppantes. 

Maurice CHENG, Directeur exécutif de l'Institut de l'Ostéopathie de Grande-Bretagne, est venu nous conforter que l'ostéopathie est véritablement une discipline sûre, efficace et reconnue. Le travail statistique réalisé démontre indubitablement l'intérêt croissant des patients pour notre art. 

Quand la démonstration scientifique tente d'expliquer l'évidence, c'est le Professeur Ana BENGOETXEA, qui est venue nous rendre public ses travaux sur les tentatives de modélisation des actes d'ostéopathie. C'est une analyse croisée des actions et des ressentis du praticien avec les sensations et les effets objectivés sur le patient. Ou quand la charge émotionnelle des interlocuteurs qui parlent d'ostéopathie doit tenter d'être effacée... 

Patrick VAN DUN nous a rappelé les divergences des différentes études portant sur l'efficience de l'ostéopathie. En charge des synthèses des revues de littérature pour l'HEVO, à travers le temps, il nous a rappelé que les cultures européennes et américaines divergent quant aux considérations douloureuses et surtout fonctionnelles, mais aussi que la prise en compte des revues écartées dans le passé devaient être désormais reconsidérées pour revaloriser les effets de l’Ostéopathie sur l’Homme.. 

Enfin, c'est une considération économique confrontée au seuil de coût d'efficience qui nous est développée par la Docteur Janne SCHEPERS. Elle aussi, œuvrant pour les études HEVO, nous a illustré l'impact de la notion de QALY (qualité de vie à travers les années). Par exemple, en Belgique le coût d'un QALY est évalué à 35 000€. Pour qu'un traitement soit considéré comme exploitable, il convient que le gain de QALY soit accompagné d'un coût inférieur ou égal à 35 000€. L'ostéopathie dans le cas de lombalgies entre spectaculairement dans ces considérations. En ce qui concerne les cervicalgies, même si le gain de QALY est moins flagrant, le coût du traitement reste très économique, donc recevable. 

Il restait à Frédéric BURNOTTE, président de l'UPOB et à Dirk SEGERS, président de la BVBO de conclure cette journée de très haute qualité en remerciant l'ensemble des intervenants, en nous invitant à partager un repas tout aussi convivial et reliant l'ensemble du monde ostéopathique européen. 

Il va de soi qu'au nom du Registre des Ostéopathes de France, nous avons exprimé notre infinie gratitude et nos remerciements les plus sincères d'avoir été conviés à cette journée. 

Félicitant la parfaite organisation, nous avons pris rendez-vous pour de futures rencontres constructives. En effet, l'UPOB nous a sollicité pour leur faire partager notre expérience sur le statut et la pratique de l'ostéopathie en France. 

Un grand merci à Christophe COUTURAUD et François LEJEUNE qui se sont rendus disponibles

 

Ensemble portons l'avenir de l'ostéopathie, 

 

Le Conseil national