Ostéopathie animale : objectif 2020, le compte à rebours est lancé
[ 10-08-2018 ]

Voici plus d’un an que les décrets permettant l’exercice de l’ostéopathie sur les animaux par des personnes non-vétérinaires sont sortis (décrets et arrêtés du 17 mars 2017). Rappelons que jusque-là, seuls les vétérinaires avaient le droit d’exercer l’ostéopathie sur les animaux. Une ordonnance ouvrait la voie en 2011, mais elle était assujettie à la parution de décrets, qui se sont quelque peu fait attendre.

Ces décrets, auxquels le R.O.F. a été associé par son adhésion à la FédéOA (Fédération Française des praticiens en ostéopathie animale), fédération regroupant les praticiens en ostéopathie animale de différentes provenances : les « exclusifs » ne pratiquant que l’ostéopathie animale, les vétérinaires la pratiquant, et enfin les ostéopathes D.O. ayant aussi cette pratique. Depuis 3 ans, Jacques Saada, DO MROF, préside cette fédération, qui a été associée à l’élaboration des décrets lors de plusieurs réunions au Ministère de l’Agriculture, tutelle de l’exercice sur les animaux. 

Les décrets sont là ; ils confient au Conseil National de l’Ordre des Vétérinaires (CNOV) la charge d’organiser la validation des compétences des praticiens non-vétérinaires. Ceci peut paraître choquant, mais il faut comprendre le pourquoi de cette volonté gouvernementale qui remonte à plusieurs années maintenant.

En effet, le Ministère n’a pas voulu tomber dans les travers de la règlementation de l’ostéopathie humaine, qui était passée par l’accréditation des écoles délivrant des diplômes, avec toutes les dérives que l’on a vécues. Là, le choix fut radicalement différent : il s’agit de vérifier que les praticiens, quelle que soit leur formation, possèdent les compétences permettant d’exercer en toute sécurité et efficacité ; un Clinicat comme nous en avons connu dans nos écoles, précédé d’une épreuve écrite en QCM. Nous avons obtenu que les praticiens ayant commencé à exercer l’ostéopathie animale avant 2012 ne soient pas soumis à cette épreuve d’admissibilité, l’aspect scolaire de la pratique étant pour eux un peu lointaine… 

Le jury est formé d’un représentant de l’Ordre, un enseignant-chercheur, 2 vétérinaires ostéopathes et 2 ostéopathes animaliers non-vétérinaires (nous en avons obtenu un 2ème, les décrets n’en prévoyaient qu’un à l’origine). 

De l’avis de tous les candidats des premières épreuves (début en décembre 2017 pour l’épreuve pratique, puis en juin 2018 pour l’épreuve théorique), le jury est aimable et bienveillant. Il faut se préparer à cette épreuve, mais il n’y a pas de pièges, tant dans les QCM qu’à l’oral.

L’épreuve pratique se déroule comme une vraie consultation, sur un gros animal, au choix bovin ou cheval, ET sur un carnivore domestique, chien ou chat.

Le jury observe les consultations et interroge sur l’anamnèse, le diagnostic d’opportunité, le diagnostic ostéopathique et les techniques employées. Toutes les techniques sont admises, tantstructurelles que fasciales, énergétiques ou autres, mais elles doivent être justifiées.

Il ressort de l’interview des candidats à l’issue des épreuves qu’il n’y a pas de grande difficulté, mais qu’il faut s’y préparer, en particulier réviser un peu l’anatomie. Il existe des forums et des groupes Facebook d’entraide, en particulier celui de l’UFEOA (association d’étudiants en Ostéopathie Animale). 

Le temps passe vite, les D.O. sont peu nombreux jusque-là à s’être inscrits à l’épreuve alors que le compte à rebours est lancé, et le président du Conseil National de l’Ordre des Vétérinaire (CNOV) a été très clair : après le 31/12/2019 (soit dans un an ½), ceux qui n’auront pas au moins débuté la démarche d’inscription aux épreuves seront en exercice illégal et seront poursuivis. 

Donc, en résumé, bienveillance jusqu’en 2020, application rigoureuse de la règlementation ensuite.  

À bon entendeur …

Pour tout renseignement et aide, n’hésitez pas à contacter Jacques Saada, DO MROF et ostéopathe animalier.

 

Le Conseil national