Le R.O.F. part en campagne
[ 21-12-2018 ]

En cette fin d’année 2018, un important mouvement de mobilisations et de protestations de citoyens s’est déroulé sur novembre et décembre ayant pour motivation initiale le rejet de l'augmentation de la taxe sur les produits énergétiques (TICPE). Elle s’est rapidement élargie à d’autres revendications fiscales et sociales, pour aboutir à une demande forte de « référendum d’initiative citoyenne ». Ce besoin de voies d’expression innovantes n’est pas sans rappeler notre propre revendication : avec la Haute Autorité de l’Ostéopathie (HAO), le Registre des Ostéopathes de France (le Registre) propose un nouveau cadre relationnel entre les ostéopathes et leurs patients.  

Le nombre croissant d’appels de patients sur le numéro vert du ROF et celui des recours contentieux en cours et à venir attestent d’une réelle attente des patients : celui d’une instance professionnelle à même d’assurer l’éthique et la déontologie de la profession dans le respect des bonnes pratiques ostéopathiques. Ce besoin quantifiable légitime nos relations avec le Ministère des Solidarités et de la Santé. 

Le label DO MROF permet déjà aux patients qui le connaissent de choisir leur ostéopathe en confiance. Malheureusement, trop de patients ne se tournent vers nous qu’après une consultation malheureuse : à la recherche de l’Ordre des Ostéopathes, ils appellent notre numéro vert et nous demandent d’agir ! 

Les ostéopathes portent la même revendication d’instance ordinale. Insurgés contre des dérives déontologiques et éthiques, lassés que certains résument l’ostéopathie à un outil marketing sur un marché commercial et concurrentiel, et outrés par les maquillages d’actes ostéopathiques pour les faire prendre en charge par la sécurité sociale, les ostéopathes adhèrent au Registre pour faire exister et encadrer la Profession d’Ostéopathe.  

Alors quel changement de paradigme ? 

Le Registre a toujours prôné l’exercice exclusif de l’ostéopathie, le haut niveau de formation tel que reconnu en 2014, l’éthique, la déontologie et l’expertise. Ce sont ses missions et le resteront. Or, nous sommes plus de 30 000 porteurs du titre. Des vides juridiques génèrent des différences de traitements flagrants dans les Maisons Pluridisciplinaires de Santé, ou dans le milieu du sport, par exemple[1]

Il faut donc agir pour codifier LA Profession, c’est à dire l’activité de tous les porteurs du titre, grâce à la HAO. C’est là que réside le changement de paradigme, puisque la HAO permettra de :  

  • Faire respecter la déontologie ostéopathique ;
  • Promouvoir l’expertise judiciaire en ostéopathie ;
  • Maîtriser la démographie de la profession ;
  • Valider un diplôme national ;
  • Contrôler la formation dans les établissements ;
  • Permettre la formation unique des enseignements ;
  • Edicter des recommandations de bonne pratique ;
  • Assoir la recherche ; 
  • Oeuvrer auprès des autres professions de santé pour une prise en charge plutidisciplinaire;
  • Faire évoluer les textes…

Les syndicats d’ostéopathes ont tous leur place dans cette structure. Tous défendent les professionnels sur des enjeux aussi majeurs que les arrêts maladies, les congés maternité, la retraite, l’avenir des ostéopathes issus des premiers “temps pleins” en exercice bien avant 2009… Un fonds commun pourrait être mis en place avec la HAO au même titre que nombre d’autres actions.  

Afin que la HAO voie le jour, le Registre devra recourir à ses deux principaux atouts : ses convictions et son fonctionnement collectif. Nous porterons dorénavant nos convictions auprès de tous les ostéopathes. Nous mettrons à la disposition de chacun des outils permettant d’agir concrètement en vue d’atteindre notre objectif. Chacun sera donc invité à interpeller les autorités publiques de son secteur avec des arguments et des documents partagés car le maillage doit être le plus fort possible dans toute la France à chaque étage et par tous. Plus nous serons nombreux à défendre les valeurs du Registre dans ce projet de HAO, plus l’ostéopathie sera forte

Nous avons besoin de vous. Votre profession, pour se construire, a besoin de vous.  

Ensemble, portons l’avenir de l’ostéopathie !

 

Le Conseil national


[1] A cet effet, l’action en justice contre l’UNMF, le SNMS Santé, l’AKEF, l’AMKO, la FFMKR, le GEOPS et le SMMOF va bientôt prendre fin.