Réseaux de soins : émancipation ou régression ?
[ 27-04-2018 ]
Vous êtes fréquemment sollicités par des réseaux de mutuelles, pour être un « partenaire privilégié » et ainsi « faciliter la vie de vos patients », le tout en augmentant votre « visibilité ». Derrière des promesses alléchantes, la réalité est tout autre.
Le Registre tient à vous rappeler ici sa position vis-à-vis de ce genre de partenariat et à vous expliquer les risques pour notre profession.
Nous avons déjà évoqué ce sujet dans différentes newsletters internes et dans nos actualités (actu du 14/04/2014, actu du 06/12/2012)
Le Registre se positionne contre toute aliénation des ostéopathes vis-à-vis de groupes privés. L’indépendance, le libre choix du thérapeute, l’usage non mercantile ou marketing de notre art doit être à tout prix préservé.
Concrètement, pourquoi est-il dangereux d’adhérer ? :
ü Le patient n’a plus le choix de son thérapeute
ü Nous allons tout droit vers une codification de nos techniques, se calquant sur le système allopathique classique.
ü Le choix du traitement, du nombre de séances, le choix des techniques peuvent être fixés par la mutuelle, qui par simple statistique estimera que pour la pathologie de votre patient vous devez suivre un protocole précis et pas un autre.
ü Les conditions d’exercice ne sont plus équitables.
ü Le thérapeute perd son indépendance financière.
Tout cela, nous ne l’inventons pas : nous observons, nous constatons. D’autres professions sont déjà passées par là et le regrettent amèrement aujourd’hui. Les dentistes, opticiens, audioprothésistes … sont aujourd’hui dans une situation intenable vis-à-vis des mutuelles (communiqué des audioprothésistes, du Conseil de l’Ordre National des Chirurgiens-Dentistes et de laFédération Nationale des Opticiens de France).
Pour notre profession, certains pays ont déjà vécu cela et tirent aujourd’hui la sonnette d’alarme. Le cas de la Suisse en est un exemple criant .
Alors apprenons des difficultés de nos confrères et consœurs, écoutons leurs retours d’expérience et soyons attentifs à leurs mises en garde !
Ce combat du Registre et d’autres n’est pas jusqu‘au-boutiste. Nous sommes reconnaissants des efforts et de la lucidité des mutuelles qui remboursent l’ostéopathie, participant de fait à son émancipation en France. Seulement la relation mutuelle-patient-ostéopathe doit être équilibrée. Nous saluons à ce titre certaines initiatives de mutuelles comme la « carte avance santé » qui laisse au patient et au thérapeute toute liberté …
Nous ne voulons ni ne pouvons imposer à nos adhérents un quelconque choix. Libre à vous de faire le vôtre maintenant, mais vous ne pourrez pas dire que vous n’étiez pas au courant.
Nos actes d’aujourd’hui décideront de notre pratique de demain.
Pour plus d’information, vous pouvez consulter ci-dessous le rapport de l’IGAS.
Ensemble, portons l'avenir de l'ostéopathie
Le Conseil national